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Photos d’usage, elle et son vélo, moi et le mien. Qui sait on s’en servira peut-être pour faire un montage “avant-après”. Nous sommes maintenant prêts à partir. La porte de garage se referme derrière nous. Le 16 juin au matin, c’est le grand jour, nous laissons le confort du foyer et nous partons pour une longue expédition de cyclo-voyage.
Notre équipement de camping dans nos sacoches nous partons pour l’été. Ça fait quand même près de 35 livres à traîner, un peu moins pour Françoise, sur nos vélos qui en font 30. Allô les côtes ! On n’a pas trop hâte mais on a du temps pour s’endurcir avant qu’elles nous assaillent.
C’est notre premier voyage de cyclotourisme en autonomie. Nous sommes habités par un sentiment de liberté certes, mais aussi d’inquiétude. Voyons-nous trop grand ? Peut-être que nous sommes trop vieux pour ce genre de folie ? Nous le saurons bien quand nous reviendrons. Pour le moment, c’est le temps de donner nos premiers coups de pédale.
Notre mode de vie durant ce voyage sera essentiellement basé sur le camping, avec, de temps à autre, une nuitée en auberge ou en gîte. Nous transportons tout ce qu’il faut avec nous, sans surplus. Le confort est une notion bien relative et nous trouverons le nôtre dans notre tente deux places, nos matelas gonflables et nos chaises portatives. Il y a, dans le dénudement, un sentiment que la vie peut être simple si on enlève le fardeau du superlflu. On y reviendra au fil des jours, j’en suis sûr.


En route vers le parc de la Yamaska, nous arpentons le Québec agricole, on arrive presque à voir le maïs pousser dans les champs. Le soya ne donne pas sa place non plus. La route des champs porte bien son nom. Cette première journée est longue, 83 kilomètres, sous un soleil ardent. Arrivés à Granby, il est temps de se ravitailler en nourriture avant d’atteindre le parc de la Yamaska quelque 10 kilomètres plus loin. Le centre de services du parc, COVID oblige, ferme à 17h. Surprise ! Il faut se débrouiller pour se trouver un site “Bienvenue cyclistes”. Déjà, quelques cyclistes y sont installés. Nous paierons donc notre dû demain. Les campings portant le label Bienvenue Cyclistes, doivent fournir un emplacement aux cyclistes de passage sans réservation. C’est bien pratique pour les itinérants que nous sommes. Nous nous sommes donc installés au bord du réservoir Choinière, un joli plan d’eau qui est le centre d’attraction du parc.
Le rituel s’installe vite. Monter le camp, prendre une bière sale, ou est-ce l’inverse ? Douche, souper, dodo. Il nous accompagnera tout du long je crois. Comme pour bien débuter cette expédition, nous avions préparé, la veille du départ, un goûter et, pour souper, notre fameux couscous Coureurs des bois.

Au petit matin, ce sont les oiseaux qui nous réveillent, les corneilles en premier vers 5h, suivies des passreaux et autres volatiles. La vie de camp s’organise, petit-déjeuner, démontage de la tente, organisation des sacoches. On gagnera en efficacité au fil des jours, espérons-le.
Nous avons, depuis le début du voyage, séjourné dans trois campings. Tous nous ont acueilli, réservant leur bloc sanitaire pour les campeurs comme nous qui ne sont pas autonomes. Nos inquiétudes du début s’estompent. Les mesures sanitaires ne sont pas contraignantes.

Dormir en gîte, en ces temps pandémiques, peut toutefois s’avérer plus complexe. La réalité n’est pas toujours celle annoncée sur le web. Ouvert, pas ouvert, difficile de savoir. Après un appel téléphonique sans succès et des démarches d’un ami, on se risque quand même au St-Octave à Dosquet qui est fermé. Après quelques minutes de réflexion, Sylvie la gentille proprio nous propose l’appart vacant du deuxième, qui est d’ordinaire loué à des travailleurs. Il ne paie pas de mine mais il y a la climatisation et en ces jours de canicule, ce sera mieux que de bivouaquer.
À date, nous avons traversé la Montérégie, un peu d’Estrie, le Centre du Québec et enfin Chaudière-Appalaches. Imaginez, de St-Bruno à Lévis essentiellement sur piste cyclable séparée des routes sauf pour quelques kilomètres entre Roxton Falls et Richmond. Une infrastructure qu’est la Route Verte, d’une grande beauté, un bonheur d’y rouler en toute tranquilité en sillonnant les campagnes diverses et les petits villages pittoresques. Le long de ces pistes, leur passé ferroviaire est mis en valeur avec des vélogares, des cabooses et une signalisation typique des passages à niveau. Lors de leur construction, les compagnies de chemin de fer ne croyaient sûrement pas léguer un jour un si bel héritage.
Cette première semaine en est une de rodage. On s’ajuste, on affine nos repères, et on prend nos aises. Notre trajet est déjà tracé dans le GPS mais nous n’hésitons pas à le modifier pour profiter d’une route moins passante. Nos campings aussi sont répertoriés le long du parcours. On localise les marchés d’alimentation à l’approche du camping, pour le ravitailement. Pour ça, on se fie à Google. Sauf que. Sauf que l’épicerie Maxi juste avant le camping Plage des sables, bien il n’y est pas, il est ailleurs. Pas question de rebrousser chemin jusqu’à la prochaine épicerie. Ce soir, on se rabattra alors sur notre repas lyophilisé que l’on garde pour les urgences. Morale de l’histoire: utiliser Google, oui, mais contre-vérifier les sources. Corollaire: toujours avoir un repas d’urgence au fond de la sacoche.
Il a fait très chaud ces derniers jours, 31 degrés à l’ombre, c’est suant. Deuxième leçon de la semaine, avoir de l’eau. Beaucoup d’eau. Notre gourde Nalgene de camping sera notre bosse de chameau. Les pauses fréquentes aussi sont bienvenues en temps de canicule, comme à la rivière Henri à l’entrée de Dosquet où nous nous rafraîchîmes la patte et l’orteil.
Ce long voyage sera aussi une belle occasion de renouer avec des amis comme Odette, Line et Jean de Victoriaville qui sont venus partager repas et bons moments avec nous au camping Plage des sables de Princeville. C’était agréable et émouvant de se revoir après si longtemps.
Nous avons croisé plusieurs cyclotouristes qui, comme nous, sont partis à l’aventure au Québec en ces temps de post-confinement. Les rencontres enrichissantes pimenteront nos journées d’échange d’informations utiles des vieux routiers, comme Daniel et Noëlla, rencontrés durant une pause au Quai des Cageux à l’ombre du pont de Québec. En quelques minutes, leurs souvenirs des voyages passés nous ont passionnés, les références de campings le long de notre route, qu’ils ont faite il y a de ça quelques années. Nous voyant partis pour ce long voyage les a convaincus de devancer le leur et ne pas attendre que toutes les contraintes liées à la COVID soient levées.
Nous voilà dans la Capitale Nationale, nous prendrons un jour de repos pour visiter, lessiver et bichonner nos vélos qui ont mordu la poussière (littéralement) pendant quelques centaines de kilomètres.

Belles photos et bien écrit bravo. Pas facile avec cette canicule. Je vous admire. J’ai hâte de voir la mer par vos yeux!
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Merci de nous partager votre magnifique aventure. C’est très inspirant ! Vous faites rêver et nous en avons besoin en ces temps de pandémie !
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Nous vous suivrons avec plaisir et un peu d’envie :-). Très bien écrit. Nous apprécierions éventuellement certains détails comme le choix de vos vélos et l’outil gps utilisé. Merci et merveilleuse randonnée!
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Merci beaucoup. Nous prenons note. Des détails suivront. Restez à l’écoute.
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Merci pour le récit. Super intéressant. Auriez-vous le km par jour environ et la durée? Je compte 6 jours pour st-Bruno / Québec? C’est bien ça?
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Le détail des journées est dans le livre de bord du blogue. Nous avons pris 5 jours pour faire St-Bruno à Québec et avons pris 1 jour de pause à Québec (Lévis en fait).
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