Longue randonnée au coeur de la Gaspésie

Septembre 2022

La traversée du Sentier international des Appalaches – Québec
De Matapédia à Cap-Gaspé – 700 kilomètres

Du 24 juin au 6 août 2022, 44 jours d’expédition, 37 jours de marche.
Une aventure de Françoise Michaud et Robert de l’Etoile

Après deux étés à sillonner les routes du Québec à vélo, Françoise me dit, en janvier dernier: « cette année, on part à pied ! ». Avec la pandémie qui n’en finit plus, nous décidons donc de rester dans la Belle Province et d’explorer ses montagnes et forêts. Comme nous aimons les longs voyages, un choix s’imposait: Le Sentier international des Appalaches – Québec (SIA) avec ses 650 kilomètres qui traverse la Gaspésie de bout en bout, du village de Matapédia au fond de la Baie des chaleurs, à Cap-Gaspé à l’extrémité est du Parc national Forillon, dans la province de Québec, Canada.

On aime bien les défis et celui-ci en est un costaud. On s’embarque dans une aventure où on a l’impression qu’elle va tester nos limites. Nous sommes en janvier et avec un départ prévu le 24 juin, cela nous laisse six mois pour nous préparer. Nous randonnerons pendant près de quarante jours, en région isolée au coeur des montagnes de la Gaspésie. Il nous faudra transporter sur notre dos vêtements, matériel de camping, nourriture et eau. Nous marcherons en majorité sur des sentiers pédestres rustiques et nous ne croiserons que rarement des villages.

La planification

Avant de partir, il nous faut une carte et un itinéraire. On trouve tout ça sur le site web du SIA. Le parcours est divisé en 7 sections, chacune ayant sa carte détaillée. Les cartes sont aussi disponibles en version électronique sur les applications pour téléphones intelligents Avenza et FarOut

Le Sentier international des Appalaches, de Matapédia à Cap-Gaspé (cliquez sur la carte pour les détails)

Sur le parcours, à intervalles plus ou moins réguliers d’une dizaine de kilomètres, les sites de campement offrent des refuges, des abris ou des plateformes pour y monter sa tente. Comme il faut réserver tous les emplacements bien avant de partir, il faut planifier nos journées et décider des distances et des sites de campement. On y va un peu à l’aveugle, même si on connaît nos capacités physiques, on n’a jamais fait de randonnées aussi longues en milieu sauvage et montagneux. On prévoit quelques journées de repos ici et là. On compte aussi sur le fait qu’au fil des jours notre endurance s’améliorera. Notre plan de match initial s’établit donc à 37 jours de marche et 8 jours de repos (les « zero days » comme disent les thru-hikers), un jour de repos à tous les 5 jours de marche en moyenne. Nous dormirons majoritairement en camping et en abri sur le sentier alors que nous en profiterons pour loger en auberge lors de nos passages en ville.

La veille du départ, chez Casimir, une charmante petite auberge à Matapédia, la fébrilité monte. Nous passons notre dernière nuit de confort avant un bon moment. Les questions fusent.

« Avons-nous oublié quelque chose ? »
« Le sac est lourd, qu’est-ce qu’on enlève ? Le déodorant, le jeu de crib. »
« Le déodorant ?, vraiment ? »
« Mais dans quoi s’est-on embarqués ? »
 

Le lendemain matin, on laisse la voiture en pension chez Nature Aventure de Matapédia, une entreprise partenaire du SIA qui la gardera pour la modique somme de $20.

Françoise et Robert, le 24 juin 2022, au départ du SIA, à Matapédia.

Avignon, pays de rivières et de fougères

En se documentant sur le SIA, on a beaucoup entendu parler de la réserve faunique de Matane, du parc national de la Gaspésie et de Forillon. Beaucoup moins d’Avignon et de la vallée de la Matapédia, les deux premières sections du sentier. Chaque section du SIA a son caractère et ses particularités et c’est ce qui fait l’intérêt du parcours. On découvre toutes les facettes de cette Gaspésie qu’on connaît trop peu si on se contente d’en faire le tour par la route 132.

Avignon, le pays des rivières et des ruisseaux: la Matapédia, la Causapscal, la Assemetquagan, le Clarke et son fameux canyon, le Creux et ses multiples gués et le Sainte-Marguerite. On les longe et on les enjambe à maintes reprises. 

En quittant le refuge Quartz, qui tire son nom des blocs de quartz qui scintillent au fond la rivière Assemetquagan, notre premier gué nous attend. L’eau est glaciale et la rivière doit bien avoir 30 mètres de large. Le courant est fort mais l’eau n’est pas trop profonde, aux genoux pour Françoise. On y a mis un câble d’acier pour aider à traverser mais il est si haut qu’on ne peut l’atteindre. Il y a bien des cordages qui glissent le long du câble mais ils sont tous de l’autre côté de la rivière. Après avoir remplacé nos chaussures de marche par nos sandales, Françoise s’élance la première et atteint l’autre rive les mollets durcis par le froid.

A mon tour maintenant. Je remets mon sac à dos, agrippe solidement mes bâtons et me voilà au milieu des flots. À 5 mètres de l’autre rive, les pieds congelés, je m’écrie « Merde, j’ai oublié mes bottes ! ». Ni un ni deux, je vire les talons et retourne les chercher, non sans avoir laissé échapper quelques jurons. J’en profite pour ramener les cordages de l’autre côté pour le bénéfice des randonneurs suivants. J’aurai finalement croisé cette belle rivière 3 fois. 

Françoise et Robert traversant à gué la rivière Assemetquagan.

Après avoir franchi la troisième rivière à gué, las de retirer et remettre nos bottes (en prenant soin de ne pas les oublier), mon Amoureuse constate que le refuge du Ruisseau-Creux se situe sur l’autre rive et qu’il faudra, de toute évidence traverser encore à gué. N’ayant que 800 mètres à marcher pour s’y rendre, on décide de les faire en sandales pour s’éviter un énième changement de chaussures. Surprise ! On y a mis un pont ! C’est en sandales qu’on l’a traversé. 

Avignon, c’est aussi le pays des fougères. Hautes à nous chatouiller les aisselles, elles masquent le sentier et cachent les obstacles. La vigilance est de mise, ce n’est pas le temps de se fouler une cheville.

Avignon, pays des fougères

Nous marchions paisiblement sur le sentier lorsqu’un bruit étrange se fit entendre au loin. Comme si un avion volait au dessus de nos têtes sans pourtant s’éloigner. Ce bruit incongru provenait d’une des éoliennes d’un important parc aménagé dans le secteur. Les éoliennes font désormais partie du paysage gaspésien. Il en pousse de nouvelles chaque année. Nous les retrouverons aussi en haute-Gaspésie et sur la Côte-de-gaspé.

La Vallée de la Matapédia

Arrivés à Causapscal, nous retrouvons nos amis du départ, Judith, Mario, Nicolas et Jean-François. Clara, que nous avions rencontré au refuge Le Quartz, affectueusement surnommée la Chèvre de montagne, avait déjà pris un jour d’avance sur nous. À l’initiative de Nicolas au printemps, un petit groupe de discussion sur Messenger s’était formé avec les randonneurs qui débutaient à l’ouverture du sentier le 24 juin 2022. Nous avions hâte de les rencontrer et mettre un visage sur leurs noms. Nous nous sommes suivis de Matapédia à Causapscal. Judith, Mario et Jean-François marchaient une section du SIA alors que Nicolas, Françoise et moi avions comme projet de le parcourir en entier. Nous nous sommes promis de se revoir à la fin de l’été. C’est ainsi sur le sentier: des amitiés se créent au fil des rencontres, souvent éphémères, toujours enrichissantes.

Au camping Chez Moose de Causapscal, de droite à gauche: Judith, Nicolas, Jean-François, Françoise, Mario et Robert.

La Vallée de la Matapédia n’offre rien d’exceptionnel. La majorité du parcours se fait sur route de gravier ou chemin de VTT. Nous voyons cette section comme une transition entre Avignon et la réserve faunique de Matane.

Les bobos qui sortent

Nous prenons notre premier jour de repos à Amqui. Cela fait 8 jours consécutifs que nous marchons et après 150 kilomètres nos corps ont souffert. Depuis déjà quelques jours l’inquiétude grandit. Les montées exigeantes des derniers jours avaient mis à mal les tendons et mollets de Françoise. Il fallait agir pour ne pas compromettre la suite de l’expédition. A Causapscal, Françoise avait commencé à traiter sa jambe douloureuse avec un bandage élastique et des anti-inflammatoires. En interchangeant les longues et les courtes journées et en réduisant au maximum notre allure, ses douleurs se sont graduellement estompées. Soupir de soulagement. Les changements proposés par Françoise nous ont permis de poursuivre l’expédition.

De mon côté des plaques rouges au bas des jambes se développaient de façon inquiétante. Un purpura d’effort probablement. Rien n’y faisait, bas compressifs, pantalons courts, les rougeurs s’intensifiaient et devenaient irritantes au niveau des chevilles. Trop de chaleur au niveau des jambes. A la veille de pénétrer dans la réserve faunique de Matane, il fallait faire quelque chose de drastique. À l’évidence, mes bottes Lowa Renegade et mes gros bas hyper confortables me causaient plus de tort que de bien. Il fallait que je trouve une alternative. Je trouvai chaussure à mon pied au magasin Sports Experts d’Amqui, la seule paire de grandeur 12 en magasin, des Salomon X Ultra Mid 4. Des chaussures plus légères et moins hautes qui me permettraient de mettre des chaussettes très minces pour évacuer la chaleur plus facilement. Je sais, je sais, vous me direz on ne part jamais en randonnée avec des chaussures neuves. Pour moi, c’était cela ou risquer d’abandonner. Le choix fut excellent, les rougeurs ont disparu en quelques jours et mes nouveaux souliers n’ont créé aucune blessure de tout le voyage. Avec l’aide de ma belle-soeur Johanne qui a de la famille en ville, j’ai renvoyé mes lourdes bottes à la maison par la poste.

La vie de grands randonneurs

Marcher, manger, dormir. Marcher, manger, dormir…

La plupart des sites de campement offrent l’abri, le refuge ou le camping sur plateforme. Nous avons choisi le camping comme type d’hébergement principal. À l’occasion, lorsque nous étions seuls sur le site pour y passer la nuit, nous nous installions dans l’abri. Un abri, c’est disons une cabane rudimentaire pour 4 campeurs. Le refuge, lui, est pourvu d’un poêle à bois et peut loger jusqu’à 8 personnes. Les plateformes sont en général de bonne qualité et suffisamment grande pour accommoder notre tente. On trouve également sur les sites une toilette sèche. Un point d’eau à proximité nous permet de nous ravitailler et de faire un brin de toilette.

Des emplacements de camping sur plateforme ou au sol.

Des abris rudimentaires et efficaces.

Le grand luxe des refuges.

Arrivés au campement, les corvées se succèdent: montage de la tente, ravitaillement en eau et préparation des repas. On se permet aussi des moments de détente lorsque le temps le permet. Une journée typique se déroulait comme suit:

  • Lever du corps entre 5h 30 et 7h 00 (selon la distance du jour à parcourir)
  • Petit-déjeuner entre 6h 00 et 8h 00
  • Départ de la randonnée entre 7h 00 et 9h 00
  • Arrivée au campement entre 12h 00 et 19h 00
  • Souper entre 17h 00 et 19h 00
  • Dodo entre 19h30 et 20h 30 (bien avant le coucher du soleil)

Nous avons été gâtés par Dame Nature. Nous avons revêtu nos imperméables que 5 jours seulement, jamais toute la journée. Quelques nuits orageuses sans plus. Pas de canicule, des températures entre 11 et 30 degrés Celsius. Par contre, quelques nuits froides à 5 degrés Celsius. Le brouillard ne nous a caché la vue qu’au sommet du mont Jacques-Cartier.

Nous nous étions préparés mentalement à survivre aux assauts des insectes piqueurs. Les maringouins, mouches à chevreuil, brûlots et mouches noires ne nous ont pas malmenés outre mesure. Deux fioles et demie de chasse-moustiques ont suffi pour nous deux. Le filet moustiquaire de tête n’a, quant à lui, presque pas servi. Il y eut bien sûr quelques moments intenses, surtout aux campements mais en marchant, nous étions rarement embêtés par leurs attaques.

La réserve faunique de Matane

Depuis le tout début, la réserve faunique de Matane hante nos pensées. On dit d’elle que c’est la section du SIA la plus difficile. Dès le printemps, nous recevions des messages subliminaux: « Bonne chance dans la réserve faunique… ». Un couple de randonneurs rencontré avant notre départ nous sert cet avertissement: « vous savez, dans la réserve, ça peut vous prendre 12 heures pour faire 7-8 kilomètres. » D’autres histoires faisaient état de randonneurs victimes de coups de chaleur dans cet enfer de montagnes. Chris, un grand randonneur rencontré sur le sentier, parti à pied de Key West en Floride en janvier dernier, l’a même qualifiée de « brutale ».

La réserve faunique de Matane, c’est 118 kilomètres et 7,360 mètres d’ascension que nous avons prévu traverser en 6 jours de marche et un jour de repos. En regardant notre itinéraire avec 3 journées consécutives de plus de 20 kilomètres et plus de 1,500 mètres d’ascension, nous commencions sérieusement à douter de notre capacité à traverser la réserve comme prévu. Il fallait trouver une solution qui nous permettrait de franchir cette étape sans compromettre nos réservations et la récupération de nos boîtes de ravitaillement. Françoise proposa de déplacer le jour de repos de façon à séparer les trois grosses journées en deux portions. Encore une fois, mon Amoureuse a visé juste et a su trouver la solution optimale. Nous avons réussi à franchir la réserve sans affecter la suite de l’expédition.

Entre l’abri du Ruisseau-Bascon et le mont Matawees, le massif des monts Chic-Chocs dans toute sa splendeur. Nous prenons la mesure de ce que nous venons de traverser.
Le lac Matane

C’est dans la réserve de Matane qu’on aborde le massif des monts Chic-Chocs dans toute sa splendeur. En arrivant au sommet du Mont-Blanc, nous prenons la mesure de leur majesté. Des montagnes à perte de vue, toutes aussi incroyables les unes que les autres. Au loin, nous apercevons les sommets à venir. Les prochains jours seront éprouvants physiquement à n’en pas douter. Le SIA prend un malin plaisir à nous faire gravir chaque sommet de ce fabuleux massif.

Onze sommets de plus de 800 mètres d’altitude dont les monts Blanc, Matawees, Fortin et Nicol-Albert. Nous aurons traversé la réserve, comme prévu initialement, en 6 jours de marche et un jour de repos, entre l’accueil du Lac-John et le mont Logan. La journée la plus exigeante fut certainement celle de 25 km et 1,575 mètres d’ascension, complétée en 12 heures 30.

Vous voyez Robert ? L’oeil averti remarquera au loin sur la crête la trace du sentier qui se dirige vers le sommet.

Le jeu en a-t-il valu la chandelle ? Oui et bien plus. Les Chic-Chocs sont grandioses et sauvages. Pas surprenant que les Micmacs les ont appelés Sigsôg, qui signifie parois infranchissables. Les paysages sont à couper le souffle, pour peu qu’on l’ait repris une fois rendus au sommet. Un pays qui impose respect et qui ne se laisse pas dompter. Il faut plutôt se plier à ses exigences. Un pays où l’orignal est roi même si on ne l’aperçoit que rarement. Nous marchons dans ses traces et ses déjections et croyez-nous, un orignal… ça mange beaucoup. On en vient à se demander si c’est l’humain qui emprunte les sentiers des orignaux plutôt que l’inverse.

Le mont Nicol-Albert, vu du Petit-Sault
Note laissée par Françoise dans le cahier des visiteurs de l’abri du Ruisseau-Bascon au sortir de la réserve faunique de Matane.

Des rencontres plutôt rares

Durant de nombreux jours on ne croisera personne, de jour comme de soir. On côtoie certains randonneurs pendant de courtes périodes puis chacun poursuit sa route à son rythme. Comme la plupart marchent dans la même direction, les rencontres se font plus rares. Les voyageurs solitaires font alors face à l’épreuve supplémentaire de la solitude. Nous aurons en tout passé 26 jours sans côtoyer d’autres randonneurs. 

Après avoir quitté le groupe de randonneurs des premiers jours, c’est un joyeux trio de jeunes randonneurs que nous côtoierons durant quelques jours. Lauriane, que nous avions rencontrée en chemin vers Amqui, 17 ans, marchait seule depuis Matapédia. Son cousin Philippe et un ami, Etienne, sont venus la rejoindre à Amqui pour continuer tous ensemble vers Cap-Gaspé. De belles conversations avec une jeunesse allumée nous rajeunit. Au Mont Albert, nous faisions la connaissance d’Adèle, alias Gougoune, fraîchement débarquée au Québec, qui a quitté sa France natale pour prendre du recul et voir le Canada et ses cabanes de bois au bord du lac qu’on lui décrivait dans sa jeunesse. Quelques soupers ensemble et une partie de Yahtzee plus tard, nous les perdions de vue.

À l’abri du Ruisseau des Pitounes, de gauche à droite: Françoise, Lauriane, Philippe et Étienne.
Au camping du Mont-Jacques-Cartier, de gauche à droite: Françoise, Adèle, Philippe, Lauriane, Étienne et Robert.
Les compagnons de la première heure, au refuge Corbeau. De gauche à droite: Jean-François, Nicolas, Françoise et Robert.

La sécurité

Nous nous étions préparés à faire face aux situations d’urgence. Trousse de premiers soins, trousse de réparation d’urgence. Les communications cellulaires étant souvent absentes sur le trajet, nous avions une balise d’urgence (Garmin InReach Mini) qui nous permet d’émettre un signal de détresse via le réseau de communication satellitaire Iridium. De plus, nous avions nos deux anges-gardiens, Philippe et François qui veillaient sur nous. Nous leur avions donné notre itinéraire détaillé avant le départ et nous leur envoyions régulièrement un message avec notre position à l’aide de la balise. Ils pouvaient alors suivre notre progression depuis le confort de leur résidence. Le sentier est bien balisé et, généralement, nous retrouvons une borne « SOS 911 » à tous les kilomètres pour aider les sauveteurs à nous localiser au besoin. De plus, les balises aux couleurs du SIA et autres types de signalisation sont fréquents.

De la béatitude des choses simples (le 15 juillet 2022 au lac Cascapédia)

Après 10 jours d’errance dans la forêt gaspésienne sans se laver, voilà qu’au camping du lac Cascapédia on retrouve un peu des commodités de notre temps. Papier hygiénique non rationné, toilettes avec chasse d’eau, douche chaude avec savon, friandises à la crème glacée, eau potable embouteillée, wifi, poubelles. Toutes ces choses qui passent inaperçues dans nos vies revêtent un caractère de luxe lorsqu’on en a été privés quelque temps. Cette longue randonnée nous les fait apprécier et nous fait prendre conscience du confort de nos vies.

Le parc national de la Gaspésie

Nous n’étions pas au bout de nos peines à l’entrée du  parc national de la Gaspésie. Du mont Logan au mont Jacques-Cartier, 103 kilomètres de beauté avec encore onze sommets de plus de 800 mètres d’altitude à franchir. Étrangement, le parc nous a semblé moins difficile que la réserve faunique. Peut-être nous sommes-nous endurcis ? Nous avions programmé de moins grandes distances journalières réparties sur 6 jours de marche avec 3 jours de repos.

Du mont du Milieu, on peut apercevoir à l’ouest le mont Logan et à l’est le mont Jacques-cartier.

Le mont Albert avec son colossal plateau alpin de 13 kilomètres carrés à plus de 1,000 mètres d’altitude nous transportent dans un autre monde. Certains l’ont baptisé « la table à Moïse ». La fragile végétation alpine, les krummholz, ces petits arbres rabougris par le vent, la neige et le froid, les plaques de neige qui n’en finissent pas de fondre et les caribous montagnards nous en mettent plein la vue. 

Le plateau alpin du mont Albert.
Marche sur le plateau dénudé du mont Albert et sa végétation alpine fragile.
Il ne reste plus beaucoup de caribous montagnards en Gaspésie. Privilégiés nous fûmes d’en observer quelques uns à bonne distance.
Périlleuse traversée d’une plaque de neige au sommet du mont Albert en ce 16 juillet 2022.

Le mont Xalibu qui surplombe le lac aux Américains étonne avec ses champs de roche et son sommet dénudé. Quant à lui, le mont Jacques-Cartier, le sommet le plus élevé des Chic-Chocs culminant à 1,270 mètres, n’allait pas nous laisser passer facilement. Le brouillard, des vents soufflant à plus de 50 km/h et des champs de roche rendaient son approche périlleuse avec pour seuls guides des cairns disposés çà et là en direction du sommet.

Ascension du mont Xalibu

Ascension du mont Jacques-Cartier

Et la nourriture dans tout ça ?

On ne peut pas partir pendant 40 jours et transporter toute notre nourriture sur le dos. En quittant Amqui, nous savions que nous en avions pour quelque 20 jours à errer dans les montagnes avant de croiser le prochain village à Mont-Saint-Pierre. Sur le SIA, on ne peut pas compter sur de l’approvisionnement local pour se nourrir. Notre plan de ravitaillement consistait donc, avant notre départ, à composer des boîtes de ravitaillement contenant en moyenne 5 jours de nourriture. Nous avons donc déposé 8 boîtes à des endroits stratégiques le long du parcours entre Causapscal et l’Anse-à-Valleau. Une logistique tout de même complexe qui se prépare longtemps d’avance. 

Huit boîtes de ravitaillement et deux sacs de bouffe pour le sac à dos au départ.

Pour ajouter du piquant à cette logistique, l’idée nous vint dès le début de préparer notre nourriture sous forme déshydratée plutôt que seulement des repas lyophilisés du commerce. Ainsi, dès avril, nous avons sélectionné des recettes et les avons testées à la déshydratation et réhydratation pour nous assurer de leur bon goût. Ne nous restait ensuite qu’à produire une cinquantaine de portions de repas. Spaghetti aux lentilles brunes, dahl de lentilles corail, risotto aux champignons, cari de quinoa aux légumes et aux noix, chili végétarien, couscous du randonneur. Une belle variété de mets végétariens dignes des grands restaurants. Nous avons complété avec quelques repas lyophilisés du commerce.

Au fait, si la chose vous intéresse, nos recettes sont disponibles sur notre blogue, cliquez sur ce lien.

Au menu durant notre expédition (cliquez sur l’image pour accéder aux recettes).

Les rations de petits-déjeuners composées de gruau, de granolas et de café et les vivres de course complétaient notre alimentation. Nos ravitaillements ne se limitaient toutefois pas qu’à la nourriture, c’eut été trop simple. Il fallait prévoir, les cartouches de gaz, le dentifrice, le papier hygiénique, la crème solaire, le chasse-moustique, le gel désinfectant et les cartes du parcours. Bref tout ce dont nous avions besoin pour la durée entière de l’expédition. Françoise avait même prévu une bonne ration de bonbons dans chaque boîte. Vous savez, ces petits trucs sucrés qui vous donnent l’énergie et le réconfort pour terminer les journées éprouvantes. Nous avions par contre négligé l’aspect « dessert » de nos repas. Les biscuits aux figues que nous avions prévus se sont avérés plutôt insatisfaisants, tant pour l’âme que pour les papilles. Ainsi, de passage à Saint-Vianney, à la porte de la réserve faunique de Matane, mon Amoureuse a succombé à un paquet de biscuits Oreo du dépanneur. Au diable le poids supplémentaire. Nous les écoulâmes lentement (ils n’ont subsisté que 3 jours). 

Petit-déjeuner dans l’abri des Trois-Soeurs dans la vallée de la Matapédia.

À chaque occasion où nous passions par un village, nous en profitions pour nous remplir la panse au restaurant. C’était même prévu dans notre stratégie de ravitaillement. Pas que notre nourriture déshydratée n’était pas attrayante, bien au contraire, mais comme il faut la transporter, on profite des facilités locales pour manger et boire une bonne bière. On souligne le casse-croûte La poutine du bonheur de Causapscal, la microbrasserie La Captive d’Amqui, le casse-croûte la Seigneurie de Mont-Louis et le gîte du Mont-Albert. Ce dernier fut mémorable. Nous avions deux grandes journées de repos prévues au camping de la Rivière, tout près du Gîte. Bien que nous ne logions pas au Gîte, nous pouvions profiter du restaurant et du bistro. Et que dire de leur petit-déjeuner formule buffet à volonté pour $25 piastres !!

Vos sacs pesaient combien ?

Entre 22 et 25 livres. Notre équipement de base pesait 13 et 16 livres pour Françoise et moi. De la nourriture, même déshydratée, c’est lourd. Lorsque nous nous ravitaillions, le poids de nos sacs augmentait de plus de 6 livres. À cela, on ajoutait 3 livres d’eau chaque matin. Évidemment, nous transportions tous nos déchets jusqu’au prochain site pourvu de poubelles appropriées.

Nous avons passé de longues heures le printemps dernier à optimiser notre équipement: De nouveaux sacs à dos et une nouvelle tente ultralégers, et un choix minutieux de vêtements et d’accessoires. Rien de superflu, pas de « au cas où ». En rétrospective, nous ne changerions rien sauf le sac de couchage de Françoise qui n’était pas assez chaud pour elle. Le poids supplémentaire lui aurait assuré des nuits plus confortables.

Les détails techniques de l’équipement (de Robert) sont disponibles en cliquant sur ce lien.

La Haute-Gaspésie

L’intérêt de faire le SIA de bout en bout (thru-hike), est qu’il nous fait passer par toute une gamme d’environnements. Les Chic-Chocs sont certes le haut-lieu du sentier mais la Gaspésie recèle d’autres trésors. La Haute-Gaspésie qui s’étend de Mont-Saint-Pierre à Grande-Vallée nous amène littéralement  sur les rives du Saint-Laurent. Avec ses villages côtiers, ses longues sections sur la grève du fleuve, son air salin et ses effluves iodées, c’est comme si, arrivés à Mont-Saint-Pierre, nous commencions une nouvelle randonnée. La civilisation est omniprésente même si nous transitons de la mer à la forêt entre les villages côtiers. Les plages de gros galets nous ont donné du fil à retordre. Les chevilles ont travaillé dur et l’ombre se faisait rare sous le soleil ardent. Ce seront 3 segments de 5 kilomètres chacun que nous aurons parcouru sur la grève. Entre marcher le long de la route 132 et fouler la grève sauvage du Saint-Laurent, le choix était facile. 

Le SIA, c’est aussi randonner sur la grève du Saint-Laurent.

La Côte-de-Gaspé

La Côte-de-Gaspé qui s’étire de Grande-Vallée à l’Anse-à-Valleau, n’allait pas s’évanouir sans laisser une trace profonde dans nos mémoires. Dès que le sentier quittait la rive, les montées abruptes pour atteindre les terrasses de l’arrière-pays nous rappelaient celles du secteur Avignon. Ses nombreux cours d’eau ont mis à l’épreuve notre sens de l’équilibre. Car si, dans Avignon, c’est à gué que l’on franchit les ruisseaux, en Côte-de-Gaspé, c’est en équilibre instable sur des ponts suspendus qu’on atteignait l’autre rive. Des ponts tout menus, larges d’à peine deux semelles, il n’en fallait pas beaucoup pour se penser sur un trampoline, prêts à être éjectés. Si bien que Françoise, lasse de se faire brasser le Canayen, choisit de franchir à gué le dernier ruisseau, à l’ombre du pont. Les développeurs du SIA n’ont pas manqué d’imagination en ce qui a trait à la façon de traverser les rivières. À preuve, en voici un échantillon:

Les ponts suspendus de la Côte-de-Gaspé

Au pays d’Éole
La Gaspésie possède une ressource naturelle distincte et elle l’exploite bien. Le SIA serpente au travers des parcs d’éoliennes. Le vent souffle dans pas moins de 1,200 girouettes géantes pour alimenter le réseau électrique québécois. Leurs pales géantes font un bruit étonnamment fort, un peu comme si un Boeing volait au dessus de nos têtes sans avancer. Il est plus relaxant de dormir à côté d’une cascade d’eau qu’au pied d’un de ces mastodontes.

Avez-vous vu des ours ?

Non. Les animaux de la Gaspésie sont furtifs. Nous n’en voyons que très rarement. À notre actif: 2 orignaux, 4 caribous, moult gélinottes huppées, quelques lièvres sans compter les crapauds, les limaces et les maringouins. Par contre, ils laissent des traces sans équivoque comme leurs déjections. L’orignal en est certes le maître de céans. L’ours, lui, qui est craint par tant de randonneurs, ne se montre pas. Nous n’en avons pas observé de tout le voyage. Ses excréments sont rares. C’est dans le parc national Forillon que nous avons observé les signes les plus évidents de sa présence: Les terrains de camping sont pourvus de poubelles à leur épreuve et de casiers pour entreposer la nourriture. Les sites de campement rustiques, quant à eux, ont des potences pour suspendre les sacs de nourriture hors de portée. Il ne faut pas pour autant négliger sa menace. Sécuriser la nourriture hors de leur portée est primordial. 

Jeune orignal mâle dans le parc national de la Gaspésie.

Oui, il y a des ours dans le parc national Forillon !

Forillon et le Kilomètre zéro

Le parc national de Forillon est bien connu pour sa péninsule. Le traverser n’est, quant à lui, pas des plus exaltant. Sa forêt n’a rien de particulier et ce n’est qu’à l’approche du Cap Bon-Ami qu’il nous montre ses plus beaux atours. Il ne reste plus que 11 kilomètres pour atteindre notre objectif.

Cap-Gaspé, le bout du monde, vu du sommet du mont Saint-Alban.

L’arrivée au Cap-Gaspé, le terminus du SIA, le kilomètre zéro, le bout du monde, fut émotive. Nous venions de compléter une expédition aussi exaltante qu’exigeante et je remerciai, larme à l’oeil, mon Amoureuse de m’avoir initié à la longue randonnée. 700 kilomètres et 27,600 mètres d’ascension au compteur, la tête pleine de souvenirs et d’anecdotes, nous sommes maintenant des thru-hikers accomplis. Nous ne connaîtrons peut-être jamais mieux la Gaspésie après en avoir fait le tour en cyclotourisme et l’avoir traversée à pied en son centre. 

Expédition complétée le 6 août 2022.

Repères

Notre expédition, en bref:

  • Distance parcourue: 700 km, De Matapédia à Cap-Gaspé, Gaspésie, province de Québec, Canada.
  • Ascension cumulative: 27,600 m
  • Nombre de sommets de plus de 800 m d’altitude: 22
  • Durée totale: 37 jours de marche et 7 jours de repos, du 24 juin au 6 août 2022
  • Distance journalière: entre 10 et 30 km, moyenne de 19 km
  • Durée journalière: entre 3h 10 et 12h 20, moyenne de 7h
  • Vitesse de progression: entre 2 et 4 km/h, moyenne 2,7 km/h (incluant les pauses)
  • Nombre de jours avec pluie en randonnée: 5
  • Température de jour: entre 10 et 30 degrés Celsius
  • Nuit la plus froide: 5 degrés Celsius
  • Nuitées sous la tente: 24, en abri / refuge: 14, en auberge: 6

Itinéraire

Si notre récit vous donne le goût de partir à l’aventure, vous pourrez vous inspirer de notre itinéraire pour construire le vôtre. Consultez-le ici.

Équipement

Sac à dos de Françoise: Cliquez sur l’image ici-bas.

Sac à dos de Françoise

Sac à dos de Robert: Cliquez sur l’image ici-bas.

Sac à dos de Robert

Ressources

  • Gestionnaire du Sentier international des Appalaches: www.sia-iat.com
  • Ressources sur Facebook:
  • Michel Auger, randonneur passionné du SIA. Michel a cumulé une mine d’information sur le sentier. Il a aussi développé des outils pour aider les randonneurs dans leur planification. Cliquez ici pour y accéder. Il met son savoir et ses connaissances au service des randonneurs. Michel est également actif sur les groupes de discussion ci-haut.

34 réflexions sur “Longue randonnée au coeur de la Gaspésie

    1. Robert de l'Etoile

      Eddy, nous gardons un excellent souvenir de notre rencontre sur le sentier. Ce n’est pas tous les jours qu’on a l’occasion de discuter avec des bénévoles chevronnés comme vous 😉

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      1. Robert de l'Etoile

        Beaucoup de gens font des sections du SIA. Vous pouvez planifier de faire une semaine ou même quelques jours dans un des 7 secteurs du sentier. Merci pour vos bons mots, c’est gentil 😉

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  1. Marie-Marthe Croteau

    Ce samedi matin , la lecture de votre aventure me laisse sans mots .
    Je vous admire énormément.
    Il y a votre marche en forêt , mais aussi toute la préparation que ça implique pour une survie en forêt.
    Félicitations à vous deux , et merci de partager vos beaux souvenirs
    👍

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  2. jmrbergeron@hotmail.ca

    Merci de partager votre beau et très exigeant parcours sur le SIA! C’est très inspirant! Bravo à vous deux pour ce bel exploit! J’ai hâte de vous revoir et pouvoir en reparler avec vous. Au plaisir et bon repos avant de repartir sur un autre projet tout aussi exaltant, j’en suis certain.

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  3. Monique Bouchard

    J’ai fait également le parcours complet l’an dernier en solo, du 3 juillet au 11 août 2021, quel cadeau à s’offrir. Peut-être m’avez-vous même lu dans les recueils disponibles dans les refuges. Je signais « Monique en solo ». Je retiens que vous avez été 26 jours sans côtoyer personne, dans mon cas, 22 jours. Et même seule, jamais je n’ai vécu d’insécurité à marcher seule ou à dormir seule au milieu de nulle part. Même un an plus tard, je suis toujours sur mon nuage avec l’idée de le refaire l’an prochain, cette fois-ci en 50 jours pour avoir des journées « zero days », ce dont je ne disposais pas l’an dernier.

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    1. Robert de l'Etoile

      Je vous souhaite bien du plaisir lors de votre prochaine expédition. Vous avez raison, prendre des jours de repos est très bénéfique. Vous avez géré la solitude du sentier avec brio, bravo. Au delà de l’aspect de la sécurité, la solitude et ne pas rencontrer personne pour échanger ajoute à l’épreuve du sentier 😉

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  4. Odette Fréchette

    Quelle plaisir de lire le récit de votre expédition. Ça m’impressionne toujours autant vos expéditions, votre préparation méticuleuse et votre grande ouverture à vous accommoder de ce qui est !
    Bravo Bravo Bravo 👏👏👏
    Hâte de voir votre prochain projet 😁

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  5. Jean-Pierre Gagnon

    On s’est rencontré au nouvel abri en construction au lac à Cyrille. Félicitations à vous deux, et n’hésitez pas à envoyer vos commentaires sur les problématiques de balisage que vous avez rencontré tout au long de votre traversée.

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    1. Robert de l'Etoile

      Bonjour Jean-Pierre, un bon souvenir de vous avoir rencontré là-bas. J’espère que l’abri progresse bien, les randonneurs vont être gâtés, vous faites un excellent travail ;). J’ai transmis au SIA mon « Rapport du randonneur » en vue d’obtenir mon certificat de Grand Randonneur. J’y ai mentionné les problèmes rencontrés. Je ne sais pas s’il y aura suite.

      Robert de l’Etoile

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      1. Monsieur De L’étoile et votre partenaire Françoise, un premier temps pour vous féliciter d’avoir fait le SIA QUÉBEC tout d’un trait. Très exigeant sur plusieurs plans mais tellement gratifiant aussi. Encore bravo ! Secondo, je vais prendre le temps de lire votre rapport pour nous améliorer. Je suis aussi à travailler les certificats de grande traversée. Et un merci spécial pour votre journal de bord et tous les documents en lien. Cordialement, Antonin Michaud, nouveau dg du SIA.

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      2. Robert de l'Etoile

        Bonsoir M Michaud, tout d’abord félicitations pour votre nomination je souhaite longue vie au SIA avec vous au gouvernail.

        Nous sommes bien fiers de notre traversée et nous en garderons un souvenir impérissable.

        Il me fera plaisir de discuter avec vous de notre appréciation du SiA si vous le souhaitez. Notre désir est d’inspirer le plus de gens à se lancer sur le sentier. Si vous désirez utiliser des extraits ou autres de notre récit, on pourra en discuter avec plaisir.

        Je vous souhaite bonne chance et bon été.

        Robert

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      1. Dominique chamberland

        Félicitations à vous deux . Vous pouvez être fiers de votre aventure gaspésienne. En plus vous avez la générosité de partager beaucoup d informations spécifiques très précieuses , précises et exhaustives . Un grand merci .

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    1. Françoise Michaud

      Bonjour Josée et Robert, je suis votre voyage à vélo sur votre blogue. Curieuse de savoir, votre voyage en Nouvelle-Zélande, c’est à vélo? J’ai très hâte de vous suivre! C’est une destination que j’aimerais visiter, à vélo ou à pieds. Bon séjour en NZ! Hâte de vous lire! Françoise

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      1. Cette fois ça sera en vélos de montagnes car nous prévoyons prendre les pistes comme disent nos cousins français 😂. Nous espérons aussi faire quelques randonnées. Merci de partager nos aventures. Mais la Te Ararao c’est long en titi 3000 km, en trois mois pas faciles, à moins de faire une demande de prolongation de visa. Mais tout est possible.

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    1. Robert de l'Etoile

      Merci David. Je vous souhaite une magnifique aventure. Nous étions également partis le 24 juin !

      Est-ce que vous faites le thru hike de Matapédia à Cap-Gaspé ?

      Robert.

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